Les rivages de la nuit
Dans l’odeur pâle de la nuit
Un songe délicatement s’enfuit
Songe d’une nuit d’été
Songe d’une autre vie
Roule et boule dans la ville endormie
Le songe est jaune, safran, épicé
Jaune sous le soleil bleuté de minuit
Il continue son chemin sans répit
Son souffle caresse les cheveux endormis
Les fleurs de duvet, les corps évanouis
Songe habile qui descend sur la ville
Où, au fond de son nid, bien tranquille
Un petit roitelet assoupi
Rêve du printemps qui lui aussi, s’enfuit
Une tache jaune flanquée sur sa petite tête garnie
Jaune comme le songe qui sourit
Le songe n’en a que faire
Pourquoi diable en faire un mystère
Traçant sa route il poursuit
Jusqu’aux prochains rivages de la nuit.